Le décollage en parapente est une expérience unique, un mélange de sensations fortes, de montée d’adrénaline, de technique et d’une liberté soudain incroyable. On passe tout simple de l’état terrestre à l’état oiseau. C’est donc un moment crucial où le parapentiste doit faire face à la pente, bien étaler sa voile et réagir à tous ses mouvements. Que ce soit en montagne ou sur une plage, chaque site de décollage a ses particularités. Il faut passer des heures à s’entraîner, connaître sa voile et bien anticiper les différentes phases du décollage en fonction de l’aérologie. Préparez-vous à découvrir ce qui fait le cœur de cette discipline : le décollage en parapente.
Le décollage en parapente : une phase cruciale
Les différentes techniques de décollage (dos voile / face voile)
En parapente, deux techniques de décollage en parapente se distinguent principalement : le décollage dos à la voile et le décollage face à la voile.
- Le décollage dos à la voile est la première méthode que l’on apprend en école de parapente lors que l’aérologie est très calme, sans vent relatif. Le pilote se positionne donc dos à la voile, contrôle les suspentes et les élévateurs pour éviter toute clef, puis commence à courir énergiquement vers le bas de la pente en suivant un cap précise. Cette prise de vitesse créé un vent relatif qui s’engouffre dans les caissons de la voile ce qui lui permet de prendre sa forme. La voile se gonfle rapidement et monte derrière le pilote pur arriver au dessus de sa tête. Tout l’expérience du pilote est alors nécessaire, autant dans la gestuelle et sa symétrie, pour bien faire monter la voile dans l’axe que dans ses sensations pour sentier l’évolution de l’aile dans son dos car une fois au dessus de la tête le pilote doit temporiser sa voile grâce aux commandes pour éviter qu’elle ne le dépasse et fasse une frontale parapente massive.
- Le décollage face à la voile est souvent utilisé dans des conditions de vent plus fort ou sur des zones de décollage exigües. Le pilote se positionne face à la voile pour la gonfler et la faire monter devant lui jusqu’au dessus de sa tête. C’est la méthode la plus plébiscitée par les pilotes car elle permet de visualiser l’ensemble des suspentes et de réaliser une vérification complète de son aile avant le décalage. Il suffit ensuite de faire un demi-tour rapide pour se remettre face à la pente puis de courir vers le bas pour décoller en quelques pas.
Quelle que soit la technique utilisée, la maîtrise du gonflage de la voile, de la temporisation et du contrôle visuel sont essentiels pour un décollage en parapente réussi et sécurisé.
Apprendre à bien décoller : les étapes clés et les différentes phases
La préparation de la voile et la check-liste
La préparation de la voile (prepa vol) est une étape clé pour un décollage en parapente réussi. Il s’agit d’étaler la voile de façon à faciliter le gonflage et vérifier qu’aucune anomalie n’est présente.
- Étalage de la voile : La voile doit être complètement étalée. Les extrémités de l’aile, appelées les oreilles, doivent être clairement visibles et non recouvertes.
- Vérification des suspentes : Les suspentes sont les fils qui relient la voile à la sellette du pilote. Il faut s’assurer qu’elles ne sont ni emmêlées, ni croisées. Il fau donc faire une vérification minutieuse de chaque ligne de suspente. Pour cela on réaliser généralement la méthode du peine entre les doigts qui permet de s’assurer que tout est OK de l’élévateur jusqu’aux points de fixations de la voile.
- Vérification de sa sellette : on vérifie la bonne position des aiguilles du parachute de secours pour éviter toute ouverture intempestive lors du décollage en parapente.
Pour faciliter ces vérifications, une check-list peut être utile. Elle permet de ne rien oublier et d’adopter une méthode de travail rigoureuse, surtout pour les débutants.
Il est également crucial de s’adapter aux conditions météorologiques du moment et de ne pas hésiter à ajuster la préparation de la voile en conséquence. Si beaucoup de vent on peut préparer sa voile à l’écart à l’abris. Il suffira alors de la mettre en boule pour revenir sur le déco et faire un prégonflage grâce au vent relatif. Si les conditions sont hyper calmes il vaut mieux réaliser sa prévol directement en place sur le décollage. Il ne restera plus qu’à s’attacher dans la sellette pour décoller.
La course d’élan et le départ
L’élan pris pour le décollage en parapente dépend des conditions météorologiques, du poids du pilote et de la pente du terrain. Le pilote doit courir face au vent, en maintenant une traction constante sur les élévateurs pour faire monter la voile. Celle-ci doit se gonfler complètement et se stabiliser au-dessus de la tête du pilote.
Une fois que la voile est stable, le pilote continue de courir et prend son envol. Une fois éloigné du relief il peut s’installer progressivement dans la sellette. Il est essentiel de maintenir la course jusqu’à ce que le pilote sente qu’il est bien porté par la voile. En effet, arrêter de courir trop tôt peut provoquer une décharge de l’aile et un décrochage. Une temporisation trop tardive peut entrainer une frontale massive. Dans les deux cas le danger est réel pour le pilote.
Il faut aussi noter que le départ est souvent associé à un contrôle visuel de la voile. Le pilote doit vérifier que la voile est bien gonflée et qu’il n’y a pas d’anomalie.
Les erreurs à éviter lors du décollage
Lors du décollage, quelques erreurs classiques peuvent être commises et impacter négativement votre expérience de vol. Voici quelques points à surveiller :
- Verrouillage des bras : Lors du gonflage de la voile, éviter de verrouiller vos bras. Ils doivent rester flexibles pour vous permettre d’adapter votre course et votre traction en fonction de la force du vent.
- Gestion du tangage : Il est primordial d’avoir une bonne gestion du tangage. Un mauvais équilibre peut entraîner un mouvement de balancier de la voile et déstabiliser votre décollage.
- Mauvaise évaluation de la trajectoire : Une mauvaise évaluation de la trajectoire peut conduire à un décollage en parapente non maîtrisé. Il est donc essentiel de bien analyser l’environnement et les conditions météorologiques avant de prendre son envol.
- Mauvaise réaction face à une anomalie : En cas de problèmes (suspente accrochée, voile mal gonflée…), il est crucial de savoir réagir rapidement et de manière appropriée. Une mauvaise réaction peut aggraver la situation. Il ne faut jamais hésité à affaler sa voile en cas de doute.
- Précipitation : Le décollage ne doit pas être précipité. Il est nécessaire de prendre le temps pour bien préparer la voile, contrôler son environnement et s’adapter aux conditions.
- Fatigue et multiples tentatives : Ce n’est pas grave de recommencer plusieurs fois sont décollage jusqu’à trouver le moment parfait. Cependant chaque décollage consomme de l’énergie et fait monter le stress, surtout s’il y a du monde au déco. Il faut donc rester très concentré afin de ne pas manquer une étape de vérification sur les tentatives suivantes. Il n’est pas rare qu’avec la pression et la fatigue un pilote oublie tout simplement de s’attacher dans sa sellette après plusieurs tentatives de décollages avortées.
Les sensations lors du décollage
Lors du décollage, une multitude de sensations envahissent le parapentiste. En arrivant sur le lieu du vol, une certaine pression et une excitation montent en vous. C’est normal, et fait partie de l’expérience.
- Lors de la prépa vol il est important d’être dans sa bulle, concentré sur sa check liste et sa routine.
- Une fois sur le déco, la concentration est à son comble. En dos voile on ne vois pas ce qu’il se passe. Les sens doivent donc être aiguisés pour savoir si l’aile monte bien dans l’axe ou pas et à quelle vitesse pour la stabiliser au bon moment. C’est un moment incroyable ou l’adrénaline monte en flèche. Lors d’un gonflage face voile avec des conditions alimentées il faut être concentré sur la réaction de sa voile pour pouvoir contrer tout mouvement imprévu.
- Avec la prise d’élan on entre vraiment dans la phase de décollage en parapente. L’aile est bien au dessus de la tête et on prendre de la vitesse pour atteindre la portance nécessaire.
- Puis soudain les pieds décollent du sol. Le parapente nous emporte dans les airs. Il faut encore resté concentré pour s’éloigner du relier en jouant doucement sur les commandes. On s’installe ensuite dans la sellette. Et voilà on vole ! Sensations magiques parmi toutes !
Sites privilégiés pour le décollage en parapente en France
Les plus beaux spots de décollage en France
La France, riche de ses paysages variés, offre de nombreux spots de décollage pour le parapente. Que vous soyez débutant ou pilote expérimenté, plusieurs lieux se distinguent par leur beauté et leurs conditions de vol.
- Chamonix-Mont-Blanc : Avec son panorama exceptionnel sur le massif du Mont-Blanc, c’est un des spots préférés des parapentistes.
- Lac d’Annecy : Un décollage en parapente depuis le Col de la Forclaz offre une vue époustouflante sur le lac bleu turquoise et les montagnes environnantes.
- Puy de Dôme : Le décollage depuis le sommet offre une superbe vue sur les volcans d’Auvergne.
- Dune du Pilat : Unique, ce spot permet de voler au-dessus de la plus grande dune d’Europe.
- Millau : Avec plusieurs sites de décollage, c’est un lieu idéal pour tous les niveaux.
Chaque site a ses particularités et ses conditions de vol. Il est donc recommandé de se renseigner auprès des pilotes locaux et de se préparer en conséquence avant de se lancer.
Les sites de décollage en plaine : avantages et contraintes
Les sites de décollage en plaine présentent des spécificités intéressantes pour les parapentistes. En effet, ils offrent une logistique simplifiée. Le temps de rotation entre le décollage et l’atterrissage est souvent réduit avec des sommets de faible hauteur. L’accès au point de décollage est donc souvent rapide et ne nécessite pas forcément une ascension importante, ce qui peut être un avantage pour les débutants qui voudraient enchainer les déco/attero
En pur plaine, quand il n’y a aucun relief à l’horizon, il est possible d’opter pour un décollage au treuil. Tracté par un véhicule équipé d’une treuil, cette technique permet de faire prendre un maximum d’altitude. Une fois l’altitude max atteinte le pilote large le câble et pilote de façon normale. Le jeu étant d’essayer de trouver un thermique proche pour continuer à monter et pourquoi pas partir en cross de plaine.
Parmi les contraintes, on peut noter une dépendance accrue aux conditions météorologiques. En effet, l’absence de relief rend le vol en plaine plus sensible aux variations du vent et des thermiques. Il est donc crucial de bien analyser les conditions avant de se lancer.
En somme, le décollage en parapente en plaine offre une alternative intéressante aux sites de montagne, avec ses propres avantages et contraintes.
Le déco en parapente avec treuil : comment ça marche ?
Comme vu précedemment le décollage en parapente avec treuil est une technique spécifique utilisée principalement en plaine, lorsque le relief ne permet pas un décollage classique.
Le parapentiste est attaché à un câble relié à un treuil sur le sol. Lorsque le treuil se met en marche, il tire le parapentiste qui court alors face au vent jusqu’à décoller. Une fois l’altitude désirée atteinte, le pilote largue le câble et continue son vol librement.
Cette technique nécessite une bonne coordination entre le pilote du parapente et l’opérateur du treuil. Une attention particulière doit être portée à:
- L’axe de treuillage : le parapente doit rester dans l’axe défini par le câble lors du décollage.
- Le largage du câble : il doit être effectué à la bonne hauteur et avant que le parapente soit à l’aplomb du treuil.
Bien que cette méthode permette de décoller sur presque n’importe quel terrain, elle présente aussi des risques, comme un éventuel verrouillage qui engage le parapente dans un virage à grande vitesse incontrôlable. Peu usitée en France cette méthode est pourtant largement utilisée aux Etats Unis.
L’atterrissage après le vol : préparation et technique
Après avoir profité du ciel, la phase d’atterrissage en parapente se profile. Cette étape est aussi cruciale que le décollage en parapente, nécessitant une préparation minutieuse et une technique précise pour un atterrissage en douceur.
L’atterrissage se décompose en deux phases principales : l’approche et la phase finale. L’approche consiste à se diriger vers le point d’atterrissage prévu. Diverses techniques, comme l’approche en demi-tour, en huit ou en S, peuvent être utilisées.
La phase finale intervient lorsque vous êtes à quelques mètres du sol. C’est à ce moment que l’utilisation des freins est primordiale pour poser doucement le parapente.
La précision est essentielle dans cette phase et plusieurs facteurs doivent être pris en compte, comme la vitesse, la direction du vent et la topographie du terrain.
Des exercices de précision d’atterrissage, comme le point stationnaire, peuvent être pratiqués pour améliorer votre technique.
Gardez en tête que chaque atterrissage est unique et doit être adapté aux conditions du moment.
Envie d’essayer ? Tentez un baptême de parapente !
Un baptême de parapente est une excellente opportunité pour découvrir le plaisir du vol libre et les sensations uniques qu’offre cette activité. Vous serez accompagné par un pilote professionnel qui vous guidera tout au long de l’expérience.
- D’une durée de 10 à 45 minutes, vous aurez l’occasion de vous familiariser avec les différentes étapes du vol : décollage, vol en lui-même et atterrissage.
- Pour les plus jeunes, il existe des formules spéciales pour enfants de 4 à 10 ans ou de moins de 40 kg, où les vols sont programmés en matinée dans une aérologie très douce.
- Certains baptêmes proposent même des vols au-dessus de paysages exceptionnels comme le Lac d’Annecy, la Savoie, Serre Chevalier, Clermont-Ferrand, Le Mont-Blanc ou encore Gérardmer.
- Vous pouvez aussi offrir un baptême en cadeau, une idée qui a fait ses preuves pour partager cette passion.
Préparez-vous à vivre une expérience inoubliable, à la fois excitante et apaisante, et à découvrir le monde sous un nouvel angle !